Gouvernance coopérative, Revue économique et sociale (septembre 2013)

Dossier spécial de la Revue économique et sociale sur la gouvernance des coopératives.

 

Ce dossier sur la gouvernance des coopératives explore les formes organisationnelles alternatives au sein du monde du travail. Les auteurs de ce dossier examinent plus particulièrement le statut des coopératives qui se développent très rapidement dans le monde et ce dans tous les secteurs, mêmes très concurrentiels comme la banque et l’assurance.

La perspective poursuivie par ces auteurs est de se concentrer sur les modalités de gouvernance et de prise de décisions dans ces coopératives. Le sujet est rarement traité et constitue une chance de se confronter à cette question. Elle nous renvoie à une autre question très générale qui est celle de la neutralité éventuelle du management.

En effet, si l’on admet qu’il est nécessaire de réfléchir à une gouvernance adaptée aux coopératives, cela implique que le management largement pratiqué dans les entreprises classiques ne convient pas à ces formes organisationnelles. Présenté de manière aussi abrupte, cela peut sembler é.vident. Pourtant, de nombreuses études démontrent une standardisation des pratiques managériales et une diffusion rapide de ces pratiques standardisées dans tous les domaines économiques, mêmes publics, mêmes associatifs... au nom d’une sorte de «doxa» de la «bonne pratique»; une sorte de bon sens managérial qui s’imposerait à tous et qui engagerait toutes les formes organisationnelles à utiliser un budget, un tableau de bord, des mesures chiffrées de la performance...

Cette uniformisation peut s’expliquer par le mimétisme des managers mais on peut aussi la relier à un postulat sous-jacent de selon lequel le management serait neutre et indifférent par rapport à la modalité organisationnelle à laquelle il s’applique. Or, c’est précisément cette neutralité du management que critiquent et rejettent les praticiens et les théoriciens du monde coopératif dans ce numéro. Ils nous engagent par conséquent à réfléchir à une variété de formes managériales et à nos compétences d’adaptation et d’innovation concernant ces dernières. On peut cependant poser la question de manière inverse: il y a dans les valeurs centrales des coopératives, la notion de démocratie au sein des environnements de travail. Les auteurs de ce dossier s’interrogent sur la gouvernance nécessaire pour rendre cette démocratie gouvernable et gouvernante dans un monde concurrentiel. Peut être, s’ils trouvent alors des solutions à cette injonction, faudrait-il les généraliser à toutes les formes organisationnelles, même non coopératives.

 

Ce dossier spécial de la Revue économique et sociale sur la gouvernance coopérative, disponible en libre consultation à APRÈS-GE, sera complété en décembre par un second numéro sur les pratiques coopératives.

 

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