Jour du dépassement : un signal d’alarme pour notre avenir écologique

Le 7 mai 2025, la Suisse a franchi son « jour du dépassement », consommant en seulement 5 mois l’ensemble des ressources que ses écosystèmes peuvent renouveler en une année. Un signal fort qui rappelle l’urgence d’agir collectivement pour repenser nos modes de consommation et accélérer la transition écologique et solidaire.
Le Swiss Overshoot Day 2025 : un cap inquiétant
Chaque année, le Global Footprint Network calcule la date à laquelle un pays a consommé l’ensemble des ressources que la planète peut régénérer en une année. En 2025, la Suisse a franchi ce seuil le 7 mai 2025, soit 20 jours plus tôt que l’an dernier. Autrement dit, depuis cette date, nous vivons à crédit sur les ressources naturelles, en puisant dans celles des générations futures.
Une empreinte écologique parmi les plus lourdes au monde
La Suisse fait partie des pays dont l’empreinte écologique par habitant·e est la plus élevée. Selon le WWF, si toute la population mondiale adoptait notre mode de vie, il faudrait 2,87 planètes Terre pour subvenir à nos besoins.
En 2020, la pandémie avait temporairement retardé cette date au 22 août. Mais sans changement structurel, ce répit fut de courte durée.
Quelques améliorations ont été observées ces dernières années, comme une légère baisse des émissions liées à l’industrie et au chauffage, notamment en raison de la hausse des prix de l’énergie. Mais ces progrès restent insuffisants face à l’ampleur de notre consommation.
Le trafic aérien est l’un des plus grands responsables de cette empreinte, suivis de près par les transports routier. Les émissions de gaz à effet de serre, liées à la mobilité, l’alimentation et le logement, n’ont pas diminué de manière significative, ce qui fait que le Jour du dépassement continue d’avancer chaque année.
Pourquoi est-il si difficile de changer ses habitudes ?
Beaucoup de personnes souhaitent consommer moins, vivre de manière plus durable, s’engager socialement… mais dans les faits, peu arrivent à transformer leurs intentions en actions. Ce fossé entre notre souhait et notre comportement réel est connu sous le nom de "Value-Action Gap".
Pourquoi ? Parce que nos habitudes, la facilité, le coût, le manque de solutions alternatives accessibles ou encore le poids des normes sociales freinent les comportements écologiquement responsables, même lorsque la motivation est présente.
Agir ensemble : passer de l'intention à l'action
Bonne nouvelle : il est possible d’agir, à notre échelle, et ensemble. Voici quelques leviers concrets :
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Commencer petit : intégrer des gestes simples dans son quotidien (prendre un sac réutilisable, voyager en train, réduire la consommation de viande - env. 400 g de viande par semaine, acheter local et de saison, éteindre les lumières, utiliser davantage les transports en commun, ajuster la température de son logement). Des études montrent qu’il faut environ 66 jours pour qu’une action devienne une habitude.
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Créer un environnement favorable : échanger avec des personnes qui partagent les mêmes valeurs aide à tenir ses engagements et à se sentir soutenu·e.
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S’engager pour le futur : signer des pétitions, soutenir des associations, s’impliquer dans la vie locale, en parler au travail, voter pour des politiques ambitieuses en faveur du climat - toutes ces actions peuvent faire bouger les lignes.
L’enjeu est la stabilité de notre système terrestre. Il ne suffit pas de viser des "meilleurs chiffres", il faut changer en profondeur nos modes de vie et nos modèles économiques. Chaque geste compte, mais c’est par l’engagement collectif, en soutenant des transformations structurelles et politiques, que nous pourrons véritablement respecter les limites de notre planète.
APRÈS-Ge s'engage à promouvoir des pratiques durables, locales et solidaires pour accompagner ce changement indispensable.
Sources: