[ENQUÊTE] Les marges des produits de maraîchage bio et labellisés

" La Fédération Romande des Consommateurs (FRC) a publié au début du mois dernier une enquête de fond sur les marges des produits de maraîchage. «Omerta dans le maraîchage : les raisons de la colère», voilà un titre qui en dit long.

L’enquête conclut que le marché des produits issus du maraîchage est «problématique tant pour les producteurs que pour les consommateurs. Les premiers assument quasiment l’entier des risques pour des marges extrêmement fluctuantes. Les seconds paient au prix fort des légumes locaux et de saison pensant rémunérer les producteurs alors qu’ils financent en grande partie la marge des distributeurs, les emballages imposées par les géants orange et les effets de rattrapage des prix lorsque les protections douanières sont au plus haut.»

Et c’est encore pire lorsqu’il s’agit du bio… « Cette répercussion plus importante des marges sur les produits bio tend à prouver que les distributeurs profitent du fait que les consommateurs veulent soutenir des produits issus d’une agriculture durable (à l’heure actuelle, 21.2 % des légumes sont vendus en qualité bio), pour gonfler les prix de manière artificielle, les réservant ainsi potentiellement à une population plus aisée. Au lieu de financer la transition vers une agriculture plus durable, les consommateurs qui font l’acquisition de ces produits remplissent surtout les poches des distributeurs. »

Pour finir, on peut donc surtout retenir que «plus le produit est suisse, bio et de saison, plus la marge des détaillants est élevée.»

Venons-en à La Fève, venons-en au fait : on se doutait déjà un peu de tout ça, non ? Preuves à l’appui, nous sommes une fois de plus conforté·es dans l’idée qu’il est absolument nécessaire de chercher d’autres voies à la distribution dominante. Nous y travaillons tous et toutes ensemble, ici, au sein de notre mouvement. Avec la volonté de valoriser et d'encourager les "filières courtes" qui favorisent la transparence, des unités de production à taille humaine ainsi que des prix rémunérateurs pour les paysan·nes et artisan·es. Ainsi, avec tous les efforts des un·es et des autres nous consolidons notre coopérative. "

Visualisez l'enquête de la FRC

Pour aller plus loin, l'émission A Bon Entendeur (ABE) de la RTS publiait il y a quelques semaines un reportage sur "Demeter, 3 syllabes et quelques mystères…"

"Demeter, c’était le nom de la déesse de la fécondité dans la Grèce Antique. Aujourd’hui, Demeter c’est un label mondial qui a le vent en poupe et qui certifie les produits de la biodynamie. L’agriculture Demeter ne se borne pas à produire bio, mais ajoute une dimension spirituelle et même cosmique, par l’utilisation de préparations composées de plantes médicinales, de minéraux et de matières organiques, et par l’observation des astres. A l’origine du label, il y a l’enseignement de Rudolf Steiner, fondateur de l’anthroposophie. Un mouvement considéré en France comme présentant un risque de dérive sectaire. Depuis quelques années, les produits Demeter sont en vente dans les supermarchés Coop et Migros. [...]

ABE a comparé les prix de produits de base, bio, Demeter (biodynamie) et conventionnels. Résultat : la différence de prix entre le même produit en bio et en Demeter est en moyenne de 42%. La différence moyenne avec un produit non bio est de 121%." Voir l'émission complète sur le site de la RTS

Photo de Pixabay

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