Les vertus d’un réseau global : comment nos partenaires internationaux peuvent-ils nous renforcer?

31° Café des bonnes pratiques

Présents : 8 organisations, 12 personnes

Introduction de Jean Rossiaud :

Qu’est-ce que le translocalisme ? Mouvement de penser autour de la migration dans un monde globalisé, il se demande comment défendre le localisme tout en reconnaissant les réalités d’une mobilité globale.

En somme le translocalisme dénonce les limites du localisme et du globalisme et se pose la question « comment continuer à penser localement et mettre nos réflexions en résonnance avec une action globale ? ». Associée à l’ESS, née de la résistance aux injustices, conséquences du mode de production capitaliste et libérale, la pensée translocale doit se décliner dans trois dimensions :

  • Comment produire ?
  •  Comment consommer ?
  •  Comment distribuer ?

Débat :

 

Fernand Morillo : Il semble primordial d’informer de ce qui peut être fait.

Christophe Dunand : La difficulté pour les individus et pour les organisations est de traduire des engagements formels « sur papier » en pratiques concrètes. La traduction est plus ou moins évidente pour chacun. En quoi une réflexion qui sort du localisme nous aide à mieux traduire nos valeurs en bonnes pratiques ? Est-ce que le global va aider certains à mieux envisager une vision et actions locales ?

Lucas Luisoni : Agir « translocal » et ESS peut se faire s’il y a un effort de traçabilité. Agir « translocal » se fait aussi grâce à internet. Aujourd’hui, on peut trouver des informations, échanger sur des pratiques à des milliers de kilomètres dans l’optique de produire locale et durable. Exemple : Via Campesina.

Colette  Samoya : Dans toutes les stratégies qui peuvent être adoptées, il faut se référer à des réalités culturelles, économiques. La mondialisation a une histoire. La vision de la mondialisation est différente selon les régions. Comment donner un sens plus juste, plus humain à la mondialisation ?

Jean Rossiaud : C’est une question de responsabilités individuelles. Il faut penser universel. Il ne suffit pas d’avoir la conscience, il faut ensuite se sentir responsable et agir.

Denis Bucher : Il ne faut pas généraliser mais plutôt différencier la production, la distribution et la consommation. La réflexion doit se faire selon le rôle qu’on a : producteur, distributeur ou consommateur.

  • En tant que producteur ou distributeur : Pour aider dans les pays producteurs (par exemple de cacao) il faut rallonger la transformation le plus possible sur place, pour que les producteurs récupèrent de la valeur ajoutée (du savoir, du travail, de la marge).
  •  En tant que consommateur : En se renseignant on peut mieux comprendre les labels et ainsi agir plus concrètement.

 

Jean Rossiaud : Avec la conscience et la responsabilité, on est dans la pensée. Il faut agir, collectivement, globalement pour CHANGER un certain nombre de conditions. Il ne faut pas consommer au détriment des productions alimentaires nécessaires aux populations locales. Comment dans nos pratiques « politiques » agir sur la mondialisation ? Nous pouvons agir dans nos pratiques « politiques » et quotidiennes sur des questions telles que nos caisses de pension, par exemple.

Christophe Dunand : Il faut une articulation du projet politique et du projet économique. Et l’ESS c’est cela, c’est une économie pour les citoyens. Nous pourrions nous inspirer des brésiliens. Ils ont une grande réflexion sur le collectif et  travaillent ensemble pour se renforcer. Chez beaucoup de nos collègues membres, cette vision est encore faible.

Jean Rossiaud : Trois choses peuvent changer la manière de produire

  •  Économie d’échelle
  •  Travail sous forme de levier 
  •  Réseaux de solidarité

 Christophe Dunand : Il faut se faire la réflexion, pour soi, pour chaque organisation, qu’est-ce que vous apporterait de collaborer avec d’autres membres de l’ESS ?

Marc Bieler : Pour être à la hauteur du concept de translocalisme, est-ce que de la chambre ne devrait pas, en plus des actions locales, faire du lobbying sur des décisions politiques comme la fiscalité (qui favoriserait la consommation locale) ?

Conclusion :

Pistes à suivre, à développer, à faire émerger :

  •  Les plateformes informatiques
  •  La monnaie complémentaire
  •  Se penser en branche
  •  Un recensement de tous les services et produits ESS existants à proximité, par APRÈS-GE 
  •  Prendre contact avec les personnes en charge des Agenda 21 locaux et des grandes entreprises pour mutualiser les pratiques, pour faire le lien entre l’économie et le politique,
  • Participer et fédérer pour que différents acteurs se rencontrent. Utiliser les réseaux déjà existant
  •  « Recruter », fédérer des organisations qui agissent ESS sans le savoir
  •  Se faire connaître du grand public

 

Sans rechercher l’uniformisation des Chambres de l’ESS, il faut discuter avec les acteurs de différentes régions pour s’inspirer des bonnes pratiques de chacun. 

Pour la suite, Jean Rossiaud met en avant deux pistes à développer, plus précisément au niveau des actions d’APRÈS-GE.

  • Pousser au décloisonnement, connaître les pratiques des membres et les  guider vers des pratiques plus ESS. C’est surtout l’activité d’approvisionnement qui est touchée et qui peut être améliorée grâce à :
  1. Une sélection de produits et services ESS, à travers un catalogue (ou simplement le portail Consomm’action APRÈS-GE déjà en place,
  2. Une coopérative de service,
  3. Une centrale d’achat pour présélectionner des produits ESS, réduire l’éclatement de l’offre, faciliter la consomm’action.
  •  Être à l’écoute de ce qui se fait à l’extérieur, soutenir le développement d’autres chambresScript de l’ESS, créer une faîtière romande pour la coordination des chambres de l’ESS de notre région.

 

Liens utiles :

http://www.grand-geneve.org/

http://chezmonfermier.grand-geneve.org/Portail.html

http://www.apres-ge.ch/pratiqueess/portail 

http://viacampesina.org/fr/

 

A propos

Date de parution:
jeu, 10.10.2013 - 14:30
Thématiques: 
Politique locale/internationale
Réseaux
Solidarité internationale/Coopération

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